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Direction Los mallos de Riglos via Canfranc

par Chrise.

 Destination : Los Mallos de Riglos via Canfranc, 

La 11e merveille du monde... en Aragon, dans les Pyrénées espagnoles, incroyable formation rocheuse au pied de laquelle Riglos vous accueille, joli village où les vautours fauves nichent dans les cavités des pains de sucre....

Périple  : Lourdes – col du Pourtalet –  Sallent -  Biescas – Sabiñanigo – Anzanigo – Riglos –Puente de la Reina – Jaca – Canfranc – col du Somport – Pau – Lourdes

 

 

Distance :440 km beaucoup de  virolos, tourne et vire, épingles à cheveux….

 Météo : (début été 2008)  très beau temps, très très chaud en Espagne (33°) route sèche.

 Belle ballade pour 3 motards sur PC, Deauville, Norge et … 2 sacs de sable.

9h : après un bon café, les chevaux dans le pré et les chiens enfermés, nous quittons le moulin de Cathy par une belle matinée ensoleillée.

 

 

Ça roule bien, beaux paysages, ceux des Pyrénées : çà grimpe, çà tournicote, la route s’accroche aux flancs plus ou moins abrupts des contreforts. Comme dans toute montée, le chemin le meilleur n’est pas la ligne droite, les voitures nombreuses s’agglutinent derrière la première qui se traîne ; il faut jouer à saute-moutons. La température alterne entre sirocco quand on est sur l’adret et bise quand on passe dans un creux. Près du col, le paysage s’élargit, on comprend ce que doivent ressentir les aigles là-haut.

Le passage de la « frontière » est un peu problématique,

 

 

les Espagnols ayant décidé d’organiser une course de vélos juste ce jour là, On comprend pourquoi il y a beaucoup de champions cyclistes Espagnols quand on voit le nombre de spectateurs. Ils n’ont d’yeux que pour les cyclistes, la PC ne les impressionne pas.

Petite halte à la venta Sancho de Sallent.

 

 

C’est reparti, la route est bonne, elle semble descendre avec une pente plus douce que lors de la montée côté Français. Le revêtement est aussi plus lisse, rendant la PC encore plus douce ; il y a de moins en moins de monde au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la frontière. La chaleur devient plus forte malgré le vent relatif. Le paysage n’est pas le même que du côté versant nord.

 

 

Il faut faire le plein des motos parce que nous allons quitter la civilisation en prenant des chemins de traverse. Ce qui caractérise les chemins de traverse, c’est que ce n’est pas fait pour des motos routières et qu’il n’y a vraiment personne aussi loin qu’on peut regarder alentour. La hantise de la crevaison se glisse alors dans vos pensées.

Enfin le relais-motard d’Anzanigo,

 

 

la Cabana, où Pedro très jovial, qui se débrouille pas trop mal avec la langue française, propose de quoi se restaurer dans une ambiance sympa  mais jamais avant 14h ce qui en Espagne n’est pas extraordinaire; en attendant, on va faire un petit pèlerinage au « sanctuaire » un peu spécial :  un ramassis d’éléments de motos accidentées disposés çà et là ; on ne juge pas.

 

 

Le repas pris, en selle pour los Mallos sans avoir fait la sieste.

 

 

La chaleur est toujours là. La route toujours aussi déserte, elle serpente granuleusement  et nous fait longer maintenant une grande étendue d’eau bleue verte pas très naturelle ;  au fil des tournants, la terre passe du blanc au gris et au rouge. C’est magique.

 

 

 

Au détour d'un virage, c'est la surprise...

 

 

 

 

 

Le petit village de Riglos culmine à 620 mètres d'altitude, situé à la limite Sud des Pyrénées, à environ cinquante kilomètres à vol d'oiseau de la frontière et à quarante kilomètres de Huesca.

 

                                                                                  

Les "Mallos" évoquent une haute paroi en forme de cigare. Ils sont composés de poudingues (galets roulés, soudés entre eux par un ciment) qui ont entre 20 et 30 millions d'années. Les teintes rouges de la roche sont produites par l'oxydation des matières ferreuses.

 

 

                                                                                                                                             Riglos est un haut lieu de l'escalade Pyrénéenne ; du fait de leur côté relativement vertical, les Mallos de Riglos sont une destination très prisée par de nombreux grimpeurs et amoureux de la nature.

 

 

Plusieurs tours d'une hauteur pouvant faire 350 mètres offrent des voies de difficultés variables ; l'endroit est très beau, même pour s'y promener ; il vaut largement le détour.

 

Un couple de randonneurs vient à passer.

La femme : - Chéri... Ce paysage me laisse sans voix !
L’homme : - Parfait, nous campons ici !

 

 

Une légende raconte qu'autrefois, il y avait un village sur les Mallos de Riglos, Foz de Escalete, dans lequel vivait une très vieille sorcière (tiens, tiens …) gigantesque. Son aspect et sa taille effrayaient tellement les voisins que, lassée, elle éleva les immenses rochers et se cacha de tous.                             

Ce magnifique village, entouré d'oliviers, pêchers et autres amandiers, offre une superbe vue sur la vallée.

 

 

La gare de Canfranc : La plus grande gare fantôme du monde !

Au début du siècle, avec le développement du transport ferroviaire, il avait été décidé de construire une ligne de chemin de fer transpyrénéenne entre Pau et Saragosse via la gare internationale de Canfranc (le village s'est construit autour de la gare qui lui a donné son nom).

 

 

En 1970, un accident côté français (déraillement) signe l'arrêt de mort de la ligne. La circulation est interrompue à partir de ce moment précis alors que de l'autre côté de la frontière des navettes circulent encore de nos jours.

La gare de Canfranc Estacion est un énorme bâtiment de 220 mètres de long qui trône sur un domaine de 18 hectares. Pour vous donner une idée de la taille des installations :

C'eut été la deuxième plus grande gare d'Europe après la gare de Leipzig en Allemagne. La plate-forme des installations mesure 1200 mètres de long sur 170 de large, elle est parcourue par un faisceau de 27km de voies ferrées. Les infrastructures sont composées d'un bâtiment voyageurs, de nombreux entrepôts et d'un dépôt à locomotives pour un total de 20 000m² de quais couverts.

 

                                                                                                                                               

Le bâtiment voyageurs est encadré par des voies, d'un côté espagnoles et de l'autre françaises. En se rapprochant, on constate que l'on est bien dans une gare fantôme : le petit bâtiment qui abrite le passage souterrain permettant autrefois d'accéder directement à l'intérieur de la gare est fermé par un gros cadenas ; pour aller sur le quai, il faut traverser les rails.

Côté espagnol, une grande partie du quai reste accessible au public, les trains continuant à desservir la gare; mais à part le local permettant aux mécaniciens d'attendre le départ de leur train, les 156 portes et les 365 fenêtres sont closes depuis des années. En se collant aux vitres, on peut admirer l'intérieur du hall principal où, d'un magnifique et large escalier en marbre blanc, débouche le passage souterrain. 
Côté français, un grillage empêche toute circulation des curieux sur le quai. Par ailleurs, ce qui surprend, c'est le nombre de visiteurs. En traversant les multiples voies qui séparent la gare et les autres bâtiments, on ne peut que déplorer l'état dans lequel se trouvent les installations.

La végétation a repris le dessus, on aperçoit difficilement les rails. La partie marchandises est composée d'énormes entrepôts avec des grues. Sur les voies, des convois de wagons de voyageurs et de marchandises d'une autre époque se délabrent; des souvenirs de vieux films de Western remontent à nos souvenirs. Un peu plus loin, se situe l'ancien dépôt de locomotives avec son pont tournant. Des grues à eau et un tas de charbon font penser au temps des locomotives à vapeur...

C'était le soir, la fraîcheur tombait sur nos épaules avec un peu d'abattement, celui des rêves interrompus et des jours qui s'achèvent. La PC nous amena vers la frontière.