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Une Moto Guzzi en Italie du Nord
Écrit par Chrise&Semeac   

 

 

 Une Moto Guzzi Norge en Italie du Nord... quoi de plus banal ? eh bien non. Les Guzzi Norge ne courent pas les routes, même en Italie. Je me rappelle un Avril en Corse, j’avais le bras gauche constamment levé tellement il y avait de motos qui venaient en face. En Italie au mois d’avril, les motos ne courent pas les routes. Il n’y a que dans les villes où les 2 roues sont légion, mais ce sont essentiellement des scooters. Pour les scooters, j’avais bien sûr le cliché Vespa en tête... mais là également j’ai gommé mes poncifs. Les Asiates submergent tout, dans le flot des 2 roues qui roulent en ville comme dans le flot des touristes qui se déverse sur la ville.

 

 Autour du lac de Côme, on rencontre un peu plus de Moto Guzzi, même quelques modèles anciens comme une Airone croisée au détour d’une rue de Mandello del Lario. C’est ici que sont les racines de Moto Guzzi. J’avais garé ma Norge près du parc qui borde le lac. Quelques vieux se sont approchés pour observer de près, cette jeunette qu’ils n’ont pas contribué à fabriquer. Je pensais qu’ils allaient me questionner, faire une remarque ; ils ont continué leur chemin, silencieux d’avoir rangé ce pan de leur vie dans un coin de la mémoire. La cote de cette moto auprès des gens est surprenante. Beaucoup, en la voyant, me gratifiaient d’un pouce levé pour signifier leur admiration.

 

 Les lacs des Alpes se ressemblent: c’est vaste, de grands espaces, bien plans, dans un écrin de dents de scie vertes, aux pointes blanchies. Le lac de Côme en est un parmi d’autres. On peut en faire le tour aisément et souvent au plus près de l’eau. La vitesse de circulation y est limitée, on roule plus rapidement dans les tunnels qu’à l’air libre. Et quand vous rencontrez un limaçon, il se forme tout de suite une file de chenilles processionnaires. Être à moto est alors un plus, on peut doubler plus facilement. Le pourtour du lac est très habité. Villes et villages sont tous tournés vers le lac et comportent de grandes villas célèbres comme celle de Georges Clooney. Les beaux sites ont toujours attiré les riches.

 

 Une mini croisière sur l’eau au milieu des Cygnes et des Colverts dans l’air vif du matin calme…dommage qu’il n'y ait pas que le bruit du vent. Le triangle Bellagio / Menaggio / Varenna vaut bien celui des Bermudes, on y sombre dans un espace hors du temps…Ô temps suspends ton vol. Vu de haut, le lac de Côme a une drôle de forme. Il fait penser aux pauvres grenouilles des TP de sciences naturelles du collège. Dans les pattes, quand vous êtes d’un côté, vous voyez l’autre rive très distinctement. Nous avions fait une halte à Onno et depuis notre banc au bord de l’eau, nous scrutions Mandello del Lario sur l’autre bord entre 2 plongées d’un couple de Grèbes Huppés. Au lieu de motos, Guzzi aurait pu faire des sous-marins ou des hydravions.

 

 Lors de la préparation du voyage, j’avais prévu le franchissement du col du Stelvio, à côté de la frontière Suisse. Mais j’étais vite revenu à la raison vu que le voyage se faisait mi-Avril. Mais ce mi-Avril 2015, il a fait très chaud et ce franchissement aurait sans doute été possible. Mais il y a tant de choses autres à voir, nous avons mis le cap vers la Vénétie. La route entre Brescia et Venezia est sans intérêt. Quand lassés par l’autoroute nous avons pris les petites routes, on a été confronté de plus près à la conduite italienne. On se demande pourquoi les panneaux de limitation de vitesse existent et pourquoi il y a des lignes blanches. Ni les uns ni les autres ne sont respectés. L’usage du klaxon n’est pas heureusement dans leurs habitudes mais la proximité insistante des pare-chocs derrière vous, crée un stress antitouristique. Heureusement l’hôtel du soir, au calme, nous attendait.

 

 

 La Venise romantique, ce n’est pas pour nous autres motards. Pour çà il aurait fallu un hôtel au cœur de la cité lacustre. Mais il y a le souci du parcage sécurisé de la moto. Nous avons opté pour un hôtel à Mestre. Rallier Venise se fait aisément par bus, un bus toutes les 15 minutes. Mais comme tout le monde a le même centre d’intérêt, à la même heure, les voyages se font debout parmi la cohue. Si vous avez peur de la foule, il ne faut pas venir à Venise. L’hôtelier nous disait qu’ici, il n’y a pas de morte saison. En plus des touristes, il y a les travailleurs qui dorment presque tous à l’extérieur et prennent forcément les transports en commun. En sus de la promiscuité, j’avais peur des odeurs. Au mois d’Avril, Venise n’est pas un cloaque à ciel ouvert. Surprise, je suis tombé sous le charme.

 


 Venise est très vaste, beaucoup de ruelles et beaucoup de canaux. L’eau verte ne paraît pas trop sale et on n’a pas perçu d’odeur suspecte. La question du traitement des eaux a dû être résolue. Des maisons riches peuvent côtoyer des  moins riches, mais dans l’ensemble, elles sont bien décrépies. L’eau salée ronge plus que l’air. Pour respirer, il faut bien sûr s’écarter des lieux courus comme la place Saint Marc ou le Rialto. Dans ces coins, loin de l’agitation même en pleine journée, on perçoit une Venise humaine, simple, qui étonne. L’ambiance perçue est presque unique et  spécifique à cette ville. Venise restera toujours Venise. Mais on songe bien sûr au niveau de la mer qui va monter, on pense immanquablement à l’Atlantide.

 

 

 Vaporettos, gondoles  permettent d’arpenter les canaux. Les seconds plus d’ailleurs que les premiers peuvent s’immiscer dans les recoins. Mais tout le monde va aux mêmes endroits et la magie de la solitude sur l’eau à Venise est une potion rare. Les déménagements se font également par barque. Heureusement que les armoires vénitiennes ne ressemblent pas aux armoires bretonnes. Ne sachant pas manier une barque, je suis admiratif devant ces gondoliers manipulant des rames-perches flexibles. Il y a tellement de bruit sur l’eau que leurs folkloriques chants se sont naturellement tus. Le vaporetto est un moyen commode de transport pour se déplacer,  même loin de Venise dans les îles aux alentours. On y est seulement  plus entassé et debout que sur une romantique gondole.

 

 

 Les îles autour c’est Lido, Murano, Burano…toutes essaient de se démarquer de Venise pour attirer le chaland. Murano s’est réfugiée dans le travail du verre depuis des lustres en fabriquant des lustres et en ciselant le verre avec une finesse difficilement imaginable. Voir travailler le verre c’est voir un tour de magie sur une piste de cirque. Le « Maître », à partir d’une pâte de verre rouge incandescente, à l’aide d’une grossière pince fait naître prestement un cheval cabré. Combien de temps pour une telle dextérité et  une telle  maîtrise de la température pour qu’enfin cette pâte flue selon votre volonté. De temps à autres dans l’atelier, on pouvait entendre l’implosion d’un flacon due au choc thermique.

 

 

 Quand on arrive à Murano, on n’est pas dépaysé par rapport à Venise, les mêmes maisons, les mêmes ruelles, les mêmes canaux. Les tours sont également bien penchées à l’instar de ce qui se fait à Pisa. On se demande combien de temps elles pourront encore tenir, sur ce sol imbibé d’eau. Derrière les vitrines des magasins, on voit l’obsession de l’île : le verre. De toutes les couleurs, de toutes les formes, du grossier au plus fin. Le prix de ces merveilles est conséquent mais la raison c’est que ce n’est pas importé de Chine, c’est marqué noir sur blanc sur la vitrine. Sur la place centrale, l’œuvre d'art est en verre; même la Madone, au coin d’une rue  est de verre.

 

 

 Plus loin de Venise se trouve Burano la colorée.  Il faut bien une demi-heure au vaporetto pour atteindre l’île. En foulant le sol, on constate qu’il y a une unité architecturale dans la lagune : toujours les mêmes canaux, toujours les mêmes maisons, mais Burano doit avoir pour parrain Ripolin. Des maisons colorées dans la grisaille du Nord, cela se comprend, ici on est un tout petit peu surpris. L’île s’est spécialisée dans la dentelle mais que je crois que les touristes sont plutôt venus ici uniquement pour saturer leurs photos. Il y a peu de magasins qui proposent de la dentelle et cette dernière semble peu travaillée. Les voilages sont bien ternes devant les murs de couleurs.

 

 

 En descendant vers le Sud, nous longeons l’Adriatique. La lagune qui s'étend sur notre gauche s’arrête à Chioggia. Un vent du large humide se joignait aux automobilistes italiens pour nous pousser,  pourtant la vitesse était limitée à 70km/h ! Ce vent portait avec lui les remugles des fonds décomposés et des gros nuages de pluie, noircissant encore plus le tableau. Vers Ravenna le ciel était plus clément mais on voyait moins la mer. Le GPS m’a fait prendre un tracé complexe pour éviter la grosse ville. Vu du sol, le coin semblait regorger de marais très certainement remplis d’échassiers. Avec la présence du gros port, çà et là à l’entrée de chemins en périphérie, des demoiselles  faisaient le pied de grue ; les nombreux camionneurs du secteur, curieusement, respectaient  les limitations de vitesse.

 

 

 Entre Ravenna et Siena, il faut franchir la barrière montagneuse. Les cols ne sont pas très hauts, à peine 1000m mais suffisant pour être ce jour-là dans un brouillard léger. La route y est bien sûr sinueuse à souhait. Il n’y avait personne pour nous bousculer, c’est le privilège des petites routes perdues. Peu de vie et peu de villages traversés ; malheureusement on ne voyait pas grand-chose, un peu plus, quand on est redescendu un peu en dessous des nuages. Il faisait bien froid, les gants de mi-saison étaient limites. le printemps n’était pas encore tout à fait là mais les cerisiers étaient quand même en fleurs. On aurait pu se croire dans les Pyrénées sauf que la roche par ici vire au blanc calcaire.

 

 

 Siena est notre première base arrière pour visiter la Toscane. Notre hôtel était situé pas loin de la plazza sur la carte mais c’était sans compter avec le relief… pour revenir à l’hôtel c’était plus facile. La Piazza del Campo est unique. Elle a la forme d’une demi-pizza géante découpée en 9 parts. Le pourtour est cerné de maisons avec des passages çà et là pour en permettre l’accès. Les bords sont légèrement relevés, le centre étant le point le plus bas. Nous y sommes arrivés vers le soir, le soleil ayant chauffé les pavés de briques toute la journée. Le brouhaha vous submerge, les groupes de jeunes et de moins jeunes assis à même le sol sont en train d'échafauder des plans pour la soirée qui arrive.

 

 

  A Siena c’est la Cathédrale qu’il faut absolument aller voir. L’extérieur est banal au regard de la concurrence mais l’intérieur est d’une richesse que nous n’avons pas vue ailleurs. Déjà sur le pas de la porte il y a des prémices. Le sol entier de la cathédrale est un tableau géant de marbre. Une bonne partie est recouverte de moquette pour éviter que les visiteurs, très nombreux, n’abîment les motifs. Une trouée dans la moquette et vous pouvez entrevoir des chef-d ’œuvres. Il y a tellement de choses à voir dans tous les recoins que vous ne savez quoi regarder et tellement variées que rien ne s’imprime dans votre mémoire immédiate. Seul, le circuit « Les portes du ciel » ne vaut pas le détour.

 

 

 

 A Firenze, c’est l’extérieur de la Cathédrale Santa Maria del Flore qui impressionne. C’est tellement grand que les appareils photographiques peinent à en restituer véritablement toute la dimension. La couleur naturelle des pierres utilisées fait qu’on se dispense du recours à des peintres. Il y a plus de beautés à voir ici qu’à Siena. Mais s’il fallait choisir entre cette dernière et Firenze, on opterait pour Siena. La Piazza della Signoria fait un peu place pour vide-grenier chic et hétéroclite devant un Palazzo Vecchio d’aspect très ordinaire. Les statues sont tellement réalistes et tellement nombreuses qu'on en oublierait qu'il faut de la virtuosité de la part de leurs créateurs pour les créer.

 

 

 En sortant de la gare de Firenze, en marchant au pifomètre, nous sommes sommes arrivés sur un pont trop loin. En bifurquant un peu, le pont Vecchio nous est apparu comme sorti d'un tableau de la Renaissance. C’est fou comme certains ponts sont photographiés, à l’instar du Pont des soupirs à Venise, ou du Pont Japonais à Hoi An. On se demande parfois pourquoi, peut-être qu’un pont faisant plus qu’office de pont sur une rivière est une idée un peu farfelue. Le pont Vecchio vaut d’autant plus son pesant d’or qu’il ne comporte que des boutiques de bijouteries et d’orfèvres et cela depuis Ferdinand Premier.

 

 

 C’est autour de Sienne qu’il faut rouler pour voir les fameux paysages toscans. Je conçois que les autochtones râlent derrière les touristes badauds ébaudis badant ces tableaux de nature. Heureusement, avec une moto, on ne gêne pas trop et on peut s’arrêter un peu partout. La maison au sommet de la colline avec son chemin bordé de cyprès sinuant jusqu’à elle, on en voit beaucoup mais rarement comme sur les photos paintshopées qui traînent sur le net. Il est vrai que lorsqu’on se trouve devant, toutes les conditions de prises de vues ne sont pas réunies. Il y a de belles routes en Toscane, malheureusement mal entretenues. On ne peut jamais vraiment se lâcher. Mais pour admirer le paysage, il ne faut pas avoir le nez dans le guidon

 

 

 Val d’Asso, Crete Sinesi, Val d’Orcia, le Chianti, Val d’Arbia, Val di Chiana…les paysages n’y sont pas identiques. J’ai préféré ceux du Crete Sinesi, pourtant c’est le Val d’Orcia qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il paraît que parmi les Italiens qui ont migré en France, beaucoup se sont arrêtés dans le Gers parce qu’ils y ont retrouvé des paysages familiers. En plus des tableaux, il y a le vin. Mais vu qu’on était à moto, on s’est contenté de goûter un petit peu, au Vino Nobile di Montepulciano par exemple. Le Chianti Classico vaut le détour, il y a aussi le Brunello di Montalcino. Beaucoup d'étiquettes inconnues de nous. Beaucoup plus haut on a même découvert un vin rouge pétillant, le Lambrusco. En plus des lignes de cyprès, il y a des lignes de bouteilles dans les Enotica. Est ce qu'un publiciste a déjà dessiné une Enotica au sommet d'une colline et serpentant vers elle, 2 rangées de bouteilles-cyprès?

 

 

  Au Sud de Siena, se situe Montalcino, perchée sur les hauteurs. Ce matin là, on était au-dessus de la mer des nuages, un vieil habitant pour une énième fois, sans aucun doute sans se lasser, attendait que se dissipent les moutons pour enfin revoir la vallée. Montalcino  est connue pour son Brunello et le scandale autour, avec l’ajout de Cabernet Sauvignon pour arrondir le cépage originel : le Sangiovese. Un peu comme avec le Madiran et son cépage Tannat. Un peu plus bas, il y a  l’Abbazia di Sant’Antimo et ses chants Grégoriens. Des groupes de touristes en faisaient le tour. Nous sommes rentrés dans une église vide, silencieuse et austère. Des fumées d'encens ou de bougies achevaient de refroidir. Dommage, nous sommes arrivés trop tard pour pouvoir nous émouvoir de quelques notes sacrées.

 

 

 Plus au Nord-Ouest de Siena ou au Sud-Est de Lucca, San Gimignano est un village typique de ce qui se fait ici. C’est Siena en miniature dans un état de conservation remarquable. Tout y est : les murailles, la grande place de réunion, les grandes tours carrées qui rivalisent en hauteur, les très grosses demeures surplombant des ruelles sans trottoirs et en pente. Il y a une telle différence entre la taille des maisons et l’étroitesse de la rue que lorsque vous y déambulez, vous avez une sensation d’écrasement et de vulnérabilité. Il faut que la richesse se montre et en impose. La couleur terre de sienne y est bien sûr chaleureuse, surtout en début de soirée. L’architecture est la même mais avec les sculptures et les tableaux des grands artistes en moins. L’intérieur de l’église ici ne peut rivaliser avec celle de Siena. La province reste la province par rapport à la capitale.

 

 

 Pisa est incontournable. Les touristes affluent de partout pour se faire photographier devant la tour avant qu’elle ne tombe. C’est là que nous avons découvert les cannes pour selfies, pauvres provinciaux que nous sommes. On a repéré un touriste qui voyageait seul, la mine continuellement renfrognée, avec sa canne et son smartphone et se prenait systématiquement sur toutes ses photos avec en fond pêle-mêle et tour à tour, la tour, le baptistère, le Duomo …Tout est concentré sur cette Piazza Dei Miracoli. A notre passage la tour était accessible au public. Lorsqu’on grimpe les je ne sais plus combien de marches, on ressent bien les problèmes de gravité et de verticale. Les marches sont tantôt creusées à gauche, tantôt creusées à droite en fonction de l’inclinaison. Le pendule dont le fil est fixé au centre, en haut de la tour n’est pas très loin du mur intérieur circulaire au niveau de la base.

 

 

 Et puis il y a Lucca. Il y a moins de choses à voir qu’à Siena, c’est moins bien conservé que San Gimignano, mais le charme opère. Il y a cette grande muraille avec ses 6 portes qui ceinture la ville et qui sert de piste cyclable, d’anneau pour coureurs de fond, de chemin déambulatoire pour promeneurs plus calmes, 4 kms de tranquillité. La largeur de la muraille est suffisante pour accueillir tout le monde. Assis sur un des nombreux bancs, nous avons constaté combien les gens de Lucca usent et abusent de ce lieu. En hauteur et à l’écart de la grande route, on y apprécie le calme. Tout autour de la muraille de briques rouges, à ses pieds, s’étendent de vastes esplanades herbeuses. Vu de loin, en arrivant devant une de ses portes, nous avons pensé à la citadelle de Huê, la ressemblance est frappante.

 

 

 Lucca nous a servi de base arrière pour visiter le Chianti à moto et Pisa et Firenze en train. Nous étions logés au centre sur une grande place. Le soir nous rentrions par les ruelles calmes et faiblement éclairées au sortir du restaurant. C’est à Lucca qu’on a le mieux mangé, j’ai encore le goût d’une soupe à l’épeautre en mémoire. Pour les monuments, il y a classiquement le Duomo, la Place, les tours carrées. La Piazza dell’Anfiteatro, bien close, est de forme elliptique, c’est là sa seule particularité. De la tour Guinigi, celle qui comporte 7 petits chênes au sommet, on a une belle vue d’ensemble de la petite ville. Parmi les toitures basses, çà et là, émergent des pointes carrées des riches familles qui jouent à celle qui avait la plus haute.

 

 

 

Que retenir de ce périple de 16 jours. Le bilan est très  positif, tout s’est bien passé. La météo a été très bonne, pas d’anicroche, pas de panne. La Norge s’est très bien comportée tout au long de ces 3800kms. La passagère a cependant déploré une assise un peu trop ferme. Je vais donc sans doute investir dans une selle avec gel.

J’ai été surpris du peu de motos Guzzi Norge en Italie, je n’en ai vu qu’une seule. Un pompiste m’a dit que les Italiens n’avaient pas trop les moyens de s’acheter une telle moto…j’ai quand même vu un certain nombre de BMW rouler et je ne pense pas qu’en Italie, BM brade ses motos.

La conduite des Italiens en général est assez stressante, je ne l’avais pas remarqué lorsque j’avais fait le tour de la Sicile. En Italie, ils ne pensent pas trop au confort des touristes. Il y a très peu d’aires de pique-nique aménagées le long des routes. Les propriétés privées y  sont plus marquées et s’arrêter en rase campagne n’est pas évident. En Toscane, l’état des routes est moyen, il est difficile de rouler en toute décontraction. C’est à çà qu’on remarque le manque de moyen de l’état et également aux bâtiments publics à l’abandon comme ceux autour des gares. L’Italie du Nord est un pays farci de tunnels qu’il faut malheureusement se farcir.

La cuisine Italienne n’est pas mauvaise mais on peut tomber sur de mauvaises pizzas. Les pâtes « al dente » sont vraiment al dente, on arrive à s’y faire, moins pour le rizotto. Habitué à manger du riz, je n’ai pas trop apprécié le riz un peu croquant. Par contre les cafés, les cappuccinos et les glaces ne volent pas leur réputation. Pour le vin, je n’ai pas réussi à me faire une idée tranchée.

La région des grands lacs comporte effectivement beaucoup de lacs. Le lac de Côme est un très beau lac mais sans doute identique à ses voisins. En plus de celui-ci nous n’avons vu que celui, plus petit, d’Iseo. Ces lacs sont pour nous, trop encombrés. La plaine du Pô ne nous a pas attirés mais peut-être qu’on est passé trop vite. A trop attendre des paysages toscans, on est un petit peu déçu. Peut-être que ce n’était pas la bonne saison. Par contre Venise a vraiment été une bonne surprise. Malgré la foule, l’ambiance nous a vraiment plu mais c’est difficile à expliquer pourquoi. On ne sait pas pourquoi mais on garde en tête l’image d’une Venise magique. Lucca dans une moindre mesure, nous a également, par sa simple tranquillité, bien plu. Il est indéniable que l’Italie regorge tellement de trésors architecturaux et artistiques qu’on viendra toujours de partout pour pouvoir l’admirer.

Incursion en Italie du Nord, mois d'avril 2015, Moto Guzzi Norge 8V, 3800kms, 2 personnes.

Hébergement :

B&B Fréjus à Roquebrune sur Argens. Hôtel d’étape à l’aller comme au retour. Très correct surtout pour une nuit. La salle d’eau est petite, pas de sèche-cheveux.  Calme, on entend peu les voisins. Le petit-déjeuner est correct. Pas de restaurant. Pas de parking couvert mais c’est fermé la nuit.

Hôtel Universo à Lucca. Très bon rapport qualité/prix. Un hôtel un peu ancien au centre ville qui a été très classe mais qui demande un petit rafraîchissement. Situé sur une place et les fenêtres étant  mal isolées, les soirs de fiesta, on risque d’être aux premières loges. La chambre est très cosy mais absence d’une vraie douche. Le parking couvert et fermé est un peu plus loin, attention pas dispo si vous arrivez un dimanche. 12E pour une moto. Le centre-ville est fermé à la circulation mais on peut rentrer le temps de déposer les bagages.

Hôtel Minerva à Siena. Très bien situé mais pour accéder à la Plazza, il faut grimper un peu. Siena n’est pas plate. Hôtel très correct, un peu mal insonorisé, on entend bien les voisins. Les petits déjeuners sont copieux et variés, ce qui est un plus quand on reste plusieurs jours. Le parking couvert est juste à côté, 6E la nuit. Pas de restaurant.

Hôtel Adria à Mestre. Très bon hôtel, le personnel parle français. Très bon accueil. Pas de restaurant, les petits déjeuners sont répétitifs ; le parking n’est pas couvert et situé derrière l’hôtel, 8E la nuit. L’accès à Venise se fait en bus et l’arrêt est à 100m.

Hôtel Del Mera à Dascio. Calme absolu dans une réserve naturelle au nord du Lac de Côme. Le soir il n’y a absolument rien à faire. On était seul et donc l’hôtel était très très  calme. Au menu du restaurant de l’hôtel, les bons poissons du lac. L’hôtelier vous fait remiser la moto gratuitement dans son garage mais les vols doivent être rares dans ce village. La seule difficulté était de pouvoir dialoguer.